Les chauves-souris, entre superstition et réalité

Ces croyances infondées qui portent préjudices aux chauves-souris

Murin de Bechstein ; télémétrie

On l’accuse de s’emmêler dans les cheveux, de porter malheur ou encore de venir sucer le sang d’autres créatures. La chauve-souris est victime de nombreuses superstitions, tout droit issues de notre imaginaire collectif. C’est pourtant un petit mammifère fascinant, aux capacités étonnantes et uniques !

Les superstitions sont tenaces ! On racontait jadis aux jeunes filles que si elles sortaient dehors à la nuit tombée, des chauves-souris viendraient s’emmêler dans leur cheveux ! C’est totalement faux, les chauves-souris, petites créatures craintives vous éviterons autant qu’elles le peuvent !

Sur les 1500 espèces de chauve-souris existantes, seules deux se nourrissent effectivement du sang d’autres mammifères. Mais pas d’inquiétude, aucune n’est présente en Europe, nos petites chauve-souris françaises ne consomment que des insectes.

Les chauve-souris n’attaquent jamais les humains. Elles en ont peur et s’enfuient dès que nous nous en approchons. 

Le guano des chauve-souris peut transmettre une maladie pulmonaire appelée histoplasmose. Pas d’inquiétude cependant car cela n’est vrai que sous les tropiques ! Le guano des chauve-souris européennes ne vous fait courir aucun risque. Il est même un très bon engrais !

Vole avec ses mains
1500 espèces dans le monde
bat
Seul mammifère capable de vol actif
Perçoit son environnement grâce à l'émission d'ultrasons
N'a qu'un petit par an
100 % insectivore (espèces françaises)

Quelques éléments étonnants

Mammifères ou oiseaux ?

Les chauves-souris sont des mammifères étranges, tellement étranges, qu’elles ont d’abord été classées parmi les oiseaux, en effet elles volent avec . . . . . leurs mains (chiro: main, ptère: aile).

Voir avec ses oreilles ?

On a ensuite découvert qu’elles peuvent voler dans l’obscurité totale sans percuter d’obstacle, qu’elles « voient » avec leurs oreilles. Elles émettent en effet des ultrasons par la bouche ou les narines (cela dépend des espèces) et analysent ensuite les échos renvoyés par les obstacles, pour former une image acoustique de leur environnement.

Ci-dessus, un enregistrement d'Oreillard montagnard (Plecotus macrobullaris) réalisé à l'aide d'un enregistreur acoustique automatique.

Dormir la tête en bas ?

Contrairement à beaucoup de mammifères, elles ne construisent ni nid, ni terrier. On peux les observer dans des fissures ou encore installées la tête en bas ! Leurs pieds sont dotés de tendons bien particuliers, si bien qu’une fois l’animal installé, il n’a plus besoin d’aucune force pour se maintenir ainsi suspendu. Ses griffes et ses tendons fléchisseurs sont autobloquant. Ainsi, même morte, la chauve-souris reste parfois suspendue.

Hiberner en attendant les beaux jours

Pendant l’hiver les chauve-souris entrent en léthargie profonde, c’est l’hibernation. Leur température corporelle, qui est d’environ 39°C le reste du temps, peut baisser jusqu’à 6°C, leur rythme cardiaque va passer de 400 pulsations par minute à seulement une dizaine. Leur respiration va également diminuer (avec des phases d’apnée pouvant aller jusqu’à 90 minutes) ainsi que toutes leurs autres fonctions métaboliques. Cette léthargie leur permet de survivre à l’absence de proies pendant l’hiver. Leur métabolisme extrêmement ralenti les rend en effet capable de survivre grâce à leurs réserves de graisse, engrangées à l’automne. Attention cependant, tout réveil généré par un dérangement leur fait consommer une grande partie de ces réserves, leurs faisant risquer une famine mortelle avant le retour du printemps.

Un unique petit par an

Les femelles chauve-souris n’ont qu’un petit par an (sauf très rares exceptions). Elles l’élèvent alors avec beaucoup d’attention, jusqu’à ce qu’il devienne autonome, un peu plus d’un mois plus tard.

Ci dessous, un extrait du film "Une vie de Grand Rhinolophe", produit par Tanguy Stoecklé et le Groupe Chiroptères de Provence. Vous pouvez le retrouver en intégralité sur YouTube.

De larges colonies ... et de toutes petites

Certaines colonies comptent des milliers d’individus. Elles se font malheureusement de plus en plus rares. Le Groupe Chiroptères de Provence suit environ XX colonies, constituées en moyenne de XX individus. Certaines espèces aiment les grands rassemblements, tandis que d’autres préfèrent les plus petits groupes. La taille du gîte et sa capacité d’accueil sont également des facteurs très importants.