Les études
Chaque été, le G.C.P organise des inventaires. Ils sont commandés ou financés par des parcs, la DIREN, des communautés de communes ou d’autres organismes.
Ils contribuent à l’amélioration de la connaissance des chauves-souris de la région (nombre d’espèces présentes en Provence, leurs répartitions, leurs statuts de conservation). Les données alimentent l’atlas régional.
Des inventaires ont déjà eu lieu dans le Dévoluy, la Crau humide, les Alpilles, le Queyras, le massif de l’Etoile, le Lubéron…
D’autres part des études sont menées sur les milieux de chasse ou la biologie des différentes espèces, dont deux études de grande envergure : l’étude de l’élevage des jeunes et de leur émancipation par suivi vidéo et baguage. Site dédié : le petit rhinolophe et les hommes…le programme Life chiroptères Grand Sud a consisté à étudier trois espèces menacées du Sud de la France, le rhinolophe euryale, le murin de capaccini et le minioptère de Schreibers et à mettre en place des mesures de protection. Site dédié : Life chiroptères Grand Sud
Le programme des inventaires ouverts aux bénévoles sera téléchargeable ici au printemps.
Les techniques d’étude des chiroptères sur le terrain
La capture
Les chauves-souris sont capturées avec des filets, comme pour la capture des oiseaux. Ils sont placés sur leurs territoires de chasse ou en sortie de cavité.
C’est la seule méthode qui permet d’avoir l’animal en mains. On peut alors reconnaître l’espèce d’après sa morphologie, effectuer des mesures morphométriques, recueillir des données sur le parasitisme, l’âge, le sex-ratio, etc…
Les chauves-souris sont des espèces protégées, il faut une autorisation officielle pour les capturer.

La prospection des bâtiments et des cavités
Pour découvrir des gîtes ou des colonies de reproduction, on prospecte en journée pendant que les chauves-souris dorment. Les lieux visités sont les combles d’églises, de châteaux, les bâtiments abandonnés ou peu utilisés, les grottes, les mines, les carrières et les ponts.
Les indices comme le guano ou des restes de repas témoignent d’une occupation des lieux.
La télémétrie
Cette méthode est utilisée pour connaître le mode de vie des chauves-souris, leurs milieux de chasse ou la localisation d’une colonie de reproduction.
Deux ou trois chauves-souris sont capturées et équipées d’un émetteur miniature. Puis leurs déplacements sont suivis par des équipes munies d’antennes directionnelles.

Dans le massif des Alpilles, deux femelles allaitantes de petits murins ont été capturées en sortie d’un gîte de repos.
Une campagne de télémétrie a été menée pour localiser le gîte de reproduction pendant les étés 2002 et 2003. Une colonie de reproduction composée de plus de 2000 animaux a été découverte à vingt kilomètres du lieu de capture.
Le suivi d’autres individus de cette colonie a permis de découvrir de nouveaux territoires de chasse dont la préservation est nécessaire au maintien de cette colonie.

Une organisation plus complexe est mise en place en cas de reliefs accidentés et de déplacements importants des chauves-souris. Elle comprend en plus des équipes mobiles, des équipes fixes et une équipe de coordination. Le chapitre protocole de l’étude des milieux de chasse du murin de capaccini (2,7 Mo – pdf) détaille cette méthode.
L’analyse d’ultrasons
Dans leur milieu de chasse, on étudie aussi les chauves-souris avec des détecteurs d’ultrasons. On peut étudier leurs modes de chasse, leurs comportements et identifier de nombreuses espèces. Avec les meilleurs appareils, seules quelques espèces jumelles sont indiscernables.
Il existe quatre types de détecteurs d’ultrasons, dont les technologies et les prix sont très variables :
- Le diviseur de fréquence. La fréquence des cris est divisée pour les rendre audibles, la durée du signal est inchangée. Ce système permet de savoir si des chauves-souris sont présentes mais on peut identifier peu d’espèces
- Le détecteur hétérodyne transforme le signal reçu sur une fenêtre de 10 kHz. On peut obtenir la fréquence du maximum d’intensité et analyser la forme du signal. La durée du signal est inchangée.
Cet appareil permet d’identifier une dizaine d’espèces et une demi-douzaine de groupes d’espèces. Les chauves-souris dont les fréquences d’émissions ne correspondent pas à la fenêtre utilisée ne sont pas détectées - Les détecteurs à expansion de temps ralentissent les ultrasons par un facteur 10 ou 20, ils sont alors audibles. Les détails des cris sont discernables.
Seuls quelques couples ou triplets d’espèces ne sont pas discernables par cette méthode. - Les détecteurs à enregistrement continu permettent d’enregistrer les ultrasons. Les ultrasons sont des ondes comportant un grand nombre d’oscillations par seconde. C’est l’augmentation de la capacité des cartes mémoires et l’amélioration des processeurs qui permettent d’enregistrer cette gigantesque quantité d’information que sont les ultrasons.
L’écholocation des chiroptères
Les ultrasons
Toutes ces méthodes sont complémentaires et sont utilisées suivant les besoins.
Le suivi vidéo
Pour étudier le comportement social des individus au sein d’une colonie, on place des caméras infrarouges dans le gîte. Les chauves-souris ne sont pas dérangées par ces longueurs d’onde.

Le bagage
Hors gîte, un suivi à long terme nécessite le baguage des chauves-souris. On peut ainsi étudier leurs déplacements notamment leurs migrations. Le GCP utilise cette technique pour étudier la dispersion des jeunes rhinolophes.